Crise des antibiotiques : les principaux quotidiens suisses appellent à l'action
«En Suisse, le marché des antibiotiques est couvert à 80% par des génériques dont les prix se trouvent à un minimum», écrit la NZZ en se référant à notre directeur Dr Lucas Schalch.
Le Temps, dans son édition du jeudi 22 février 2024, a abordé la situation aiguë de l'approvisionnement en antibiotiques et a mentionné les propos de Lucas Schalch. Selon ce dernier, les antibiotiques occupent une place à part dans la liste des médicaments manquants documentés en permanence sur le site drugshortage.ch. Les pénuries actuelles concernent surtout différentes formes d'amoxilline, l'un des agents antimicrobiens les plus utilisés, classé, par l'Organisation Mondiale de la Santé, dans la liste modèle des médicaments essentiels.
Alors que les experts suisses de la santé avaient déjà rendu attentif, il y a plus d’un an, à cette situation aiguë d'approvisionnement; les deux journaux se demandent pour quelle raison aucune amélioration n’a été constatée et quelle peut être la solution à ce problème qui ne cesse de s'aggraver.
Force est de constater l’existence de deux problématiques : d’une part, l’absence de nouveaux antibiotiques innovants et d’autre part, le marché actuel des antibiotiques, couvert à 80% par des génériques, dont les fournisseurs se retirent en raison d’une pression indifférenciée sur les prix.
Une "subventionite" ne désamorcerait pas cette situation, mais au contraire des incitations positives paraissent nécessaires afin que les entreprises puissent reprendre la recherche de nouvelles substances en vue de leurs mises sur le marché. La Suède travaille à un System dans ce sens. Pour les nouveaux antibiotiques, on parle de Subscription Models ou de Delinkage Models.
Pour maîtriser la pénurie d'antibiotiques, il faut des mesures immédiates, et il les faut maintenant ! Ces mesures doivent être élaborées dans le cadre de groupes de travail multidisciplinaires, auxquels l'industrie pharmaceutique doit être invitée.